
ADPC 500 miles 23ème édition
Samedi 25 et dimanche 26 octobre 2025
Au retour de mon 500 miles, un ami me disait « à part pour réaliser un défi personnel, je ne vois pas vraiment l’intérêt de rouler la nuit, de devoir lire un roadbook, d’avoir froid, de rouler sous la pluie et d’être mouillé, d’emprunter des routes glissantes couvertes de feuilles mortes, de prendre le risque de tomber, de se faire mal et d’endommager sa moto, … »
Il a sans doute raison car, effectivement, parcourir plus de 1.000 km trajet aller/retour compris, en plus ou moins 24 heures et dont la majeure partie se passe pendant la nuit, représente une prise de risque certaine mais alors, …
Qu’est ce qui fait que ce rally a autant de succès depuis sa création en 2002 ?
Qu’est-ce qui pousse chaque année plus d’une centaine de bikers à se lancer dans cette aventure ?
La réponse est évidente : la passion de rouler, de dépasser ses limites et de sortir de sa zone de confort, de rencontrer des gens qui vont galérer, qui vont vous aider et vous encourager et qui comme vous seront fiers et heureux d’arriver dans le temps imparti au terme d’une aventure inoubliable. Certains d’entre eux revivent la même aventure chaque année depuis plus de 20 ans, c’est dire à quel point les efforts à accomplir procurent tellement plus de plaisir que de souffrance…
Cette édition 2025 n’allait certainement pas être l’une des plus faciles ; la météo annoncée était assez exécrable, pluie tout le samedi jusque tard dans la soirée, température estimée entre 3 et 6 degrés la nuit et un parcours particulièrement sinueux que nous allions découvrir à partir de la tombée de la nuit, soit vers 18.30’… Un départ groupé vers Anvers est prévu depuis l’aire de Nivelles Nord sur la E19 pour les 15 participants du MCHB ; une petite vidéo a été tournée par notre Président Alex au départ de la concession H-D Mons pour féliciter les « guerrier(ère)s » qui étaient rassemblés pour le départ (Poyette et Mi-Cuit, Iron d’Elle et Lutin, Dino Builder, Mickey, Loutch, Mika, Cid et JN, et enfin Jérémy et Eléana) ; c’était sans compter sur les 3 « anciens » (Maya, Lucky et moi) qui s’étaient réunis à Nivelles pour attendre et accueillir les plus jeunes 😉…
Sous une pluie battante et ralentis par quelques embouteillages sur la E313, tout le groupe rejoint Massenhoven pour les inscriptions, le repas et le briefing avant le départ. Comme d’habitude, j’ai mal anticipé les conditions météo et je n’ai enfilé que le pantalon de pluie ; j’ai donc ma veste en cuir et mon gilet complétement trempés à mon arrivée… Je suis donc un peu inquiet en pensant aux conditions météo et surtout au froid qui sont annoncés ; va falloir gérer !
Il est 14.45’ lorsque les organisateurs prennent la parole pour nous accueillir, nous parler du parcours et des roadbooks ; cette année une version digitale est prévue pour les « geeks » ; nous sommes plutôt version papier et nous recevons les deux pages du premier parcours que nous fixons sur les lecteurs préalablement montés sur nos motos. Pour ma part, je suis un peu « vieille France » et j’utilise une pochette réservoir dans laquelle je glisse les feuilles au format A4, ça va vite, c’est bien lisible avec une lampe LED alimentée par un USB dans la prise allume-cigare et ça ne tombe pas en panne… Il me faudra juste changer de page à un moment, ce qui ne sera pas facile en roulant 😊 !
Le départ se fait dans les mêmes conditions que lors de notre arrivée à Anvers, c’est à dire sous une pluie battante ! La première étape doit nous mener dans le Limbourg, chez H-D Fraussen à Genk, concessionnaire du Maasland Chapter. Un premier contrôle « surprise » nous permet de nous regrouper à la mi-parcours ; en effet, nous avons décidé de scinder le MCHB en deux groupes pour réduire les pertes de temps lors des ravitaillements et pour éviter de se perdre sur la route. Pour ma part, je mène le groupe constitué des frères Pêtre, de Maya qui emmène Iron d’Elle, de Lutin, de Lucky et du couple Jérémy et Eléana. Nous arrivons à peu près tous ensemble au CP1 et nous sommes heureux de pouvoir nous mettre un peu à l’abri et au chaud. Depuis le départ de Nivelles, JN a un souci de pression de pneu arrière et il profite de l’atelier de la concession et de la bonne volonté d’un mécano pour faire vérifier son pneu. Rien de grave et tout est OK mais cette petite intervention nous a pas mal retardé et nous sommes les derniers à repartir… Va falloir être vigilant par rapport aux horaires d’ouverture/fermeture des CP prochains !
Le roadbook suivant couvre une distance d’une centaine de km et doit nous mener en Hollande, plus exactement à Vaals sur la colline Vaalserberg, qui est le point culminant des Pays-Bas (322,4m) et qui se situe à la jonction des frontières entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne ; il y a une tour de 50 mètres de hauteur qui permet en l’escaladant de découvrir un très beau panorama de la région, … Il fera nuit quand nous y serons et nous n’y verrons sans doute rien ! Pour y arriver, ce sera une succession de routes sinueuses et vallonnées, parfois glissantes et, malgré la nuit tombée, nous profitons du plaisir de rouler sur la fin de ce parcours. Le CP2 est atteint sans encombre, il fait toujours très humide et de plus en plus froid. Un repas chaud est possible sur place mais nous optons seulement pour un bon café et nous nous débarrassons pour une petite demi-heure de nos vêtements mouillés pour tenter de nous réchauffer un peu. Nous retrouvons les membres de l’autre groupe du MCHB qui avaient pris un peu d’avance sur nous et qui souffrent également du froid et de l’humidité.
Nous prochaine étape nous mènera majoritairement sur des routes allemandes ; petite erreur de ma part juste après le départ, … Je loupe la (toute) petite route à droite mentionnée au roadbook et je m’engage dans un chemin forestier ; je m’en rends compte assez vite et heureusement, mon groupe ne me suit pas ; demi-tour forcé dans les feuilles et dans la boue, Pfff que c’est lourd une Electra ☹ !
Les routes sont toujours aussi humides et dangereuses mais nous poursuivons le trajet sans encombre jusqu’à un chantier qui barre la route que nous devions normalement suivre pendant encore environ 2,5 km ; je tente malgré tout de franchir la limite autorisée et je m’engage dans les travaux emmenant mon groupe. Peine perdue, après une centaine de mètres, une grue barre complètement la route et je ne prends pas plus de risque. Tout le monde fait donc demi-tour et nous essayons un parcours bis au GPS pour rejoindre le rond-point mentionné au roadbook… Pas si simple et nous faisons quelques kilomètres avant de nous retrouver sur le parcours, non sans quelques hésitations. Nous atteignons le CP3 et retrouvons l’autre groupe du MCHB. Pénalité de 10 minutes pour tout le monde car nous avons raté un contrôle « surprise » et fait une vingtaine de kilomètres en moins que prévu ! Zut alors, mais tant pis, nous sommes plusieurs dans le cas et nous prenons le temps de déguster une copieuse Goulash avant de pouvoir récupérer nos logbooks qui ont été « confisqués » pour la durée de la pénalité.
Il est près de 23.00’ et nous repartons après une halte d’une bonne demi-heure vers le CP4 et nous allons cette fois au Luxembourg. Les routes ne sont presque pas éclairées, il pleut toujours et il fait de plus en plus froid… Après une centaine de km dans ces conditions, il est près d’1 heure du matin lorsque nous arrivons au contrôle… Une belle station-service ARAL mais tout est fermé et il n’y a pas moyen de se réchauffer ; on ne va donc pas la faire longue et repartir au plus vite. Iron d’Elle souffre de la hanche et ne se sent plus en état de poursuivre l’aventure ; c’est aussi le cas de Jeremy et d’Eléana qui sont frigorifiés et fatigués. Ils décident de rentrer à Mons malgré la longue route qui leur reste à faire pour y arriver ; Lutin rentre donc avec Iron d’Elle ; courage les amis, soyez prudents.
Nous repartons pour une centaine de km vers le CP5 qui est à Diekirch ; toujours les mêmes conditions, feuilles glissantes dans les sous-bois, peu ou pas d’éclairage, routes encore humides mais il ne pleut plus, par contre il n’y a pas plus de 5 degrés et un peu de repos bien au chaud sera très nécessaire avant d’aborder la suite dans ces conditions. Sur ce parcours, nous avons aidé un petit groupe de hollandais dont l’un d’entre eux était tombé et son Dyna était coincé contre le rail de sécurité ; chute heureusement sans gravité mais quelques réparations seront à faire sur la moto pour reprendre la route.
A notre arrivée à Diekirch, Lucky souffre énormément du froid et déclare forfait, il préfère rentrer bien qu’il ait encore plus de deux heures trente de route pour rejoindre son domicile (à 6.30’, il me fera un message pour m’informer de son retour). Pour ma part, je profite de cet arrêt pour enfiler un sweat shirt « thermique » qui était prévu en cas de coup de froid et qui va parfaitement faire le job… Heureusement car on est encore très loin du but ! Il est 3.00’ passées lorsque nous repartons, nous ne sommes plus que 4 dans mon groupe mais nous sommes bien décidés à poursuivre jusqu’au bout. Direction Martelange pour le CP6 que nous rejoignons vers 05.15’ ; il y a une belle boutique pour nous réchauffer un peu mais il est tard et nous sommes les derniers à repartir, au moment où les organisateurs ferment le point de contrôle ; nous sommes à priori très en retard et il reste plus de 200 km à parcourir ! Courage, nous repartons direction Neufchâteau vers le CP7 ; nous sommes en Belgique pour le reste du rallye, cela veut dire que les routes seront sans doute parfois de moins bonne qualité… On fera gaffe ! Entretemps, nous avons basculé sur l’horaire d’hiver mais, pour ne pas être désorienté par rapport au temps écoulé, je ne change pas l’heure de ma moto. Je commence à me réchauffer un peu et c’est bien agréable de voir le jour se lever lentement… Je dépasse un groupe de 4 motos qui semblent hésiter un peu et qui se serrent à droite pour libérer le passage ; Cid et JN me suivent et je crois qu’il en est de même pour Maya ; erreur, il est resté derrière les autres et nous le perdons ; nous rejoignons les autres montois au CP7 à Rendeux et nous prenons le temps d’avaler un petit hot dog ; il fait jour, la température est remontée un peu, il est près de 8.00’ (heure d’été), cela sent bon le retour et tout le monde semble plus décontracté qu’au CP précédent ! Nous repartons ensemble, Maya sera certainement resté avec les hollandais et nous le retrouverons au CP suivant. En route vers le CP8, nous roulons vers Hotton, Somme-Leuze, Havelange, Huy et ensuite Burdinne pour finir au CP8 à Helecine. Dernière étape à accomplir pour terminer l’aventure, il y du vent et il fait frisquet mais le moral est au top ; après les avoir quittés lors du parcours précédent, nous retrouvons les autres montois ainsi que Maya qui a effectivement suivi les hollandais. Nous sommes tous réunis et décidons de rentrer ensemble à Anvers pour une arrivée groupée. Il reste environ 70 km à parcourir ; nous sommes à nouveau en région flamande et il y a des radars partout. Nous roulons donc presque tout le temps aux limitations et arrivons à Massenhoven ensemble, Poyette est en tête du groupe pour représenter le MCHB et il est près de 11.30’ heure d’été lorsque nous posons le pied pour la dernière fois !
Ouf, c’est fait et nous ne sommes pas peu fiers d’avoir terminé cette édition des ADPC 500 miles qui a été particulièrement difficile. Nous avons perdu quelques frérots en cours de route mais ils sont bien rentrés et seront certainement partants pour une prochaine édition.
Nous sommes, comme en 2019, le Chapter le mieux représenté et c’est à ce titre que nous recevons une petite récompense qui est remise à Maya, qui a déjà participé onze fois au rally et qui est donc le recordman de notre Chapter ; d’autre part, Cid a terminé avec succès son 5ème 500 miles et reçoit, en plus de celui de l’édition 2025, le pins « diamant » tant convoité ! Tout cela au son de la cloche agitée par Michel Vander Stock, l’organisateur et Directeur du Antwerp Diamond Port Chapter, et sous les applaudissements de l’assemblée.
Une belle aventure se termine, en ce qui nous concerne, il n’y a pas eu d’incident malgré les conditions très difficiles et nous profitons de la belle ambiance du repas de fin de rally ; les participants continuent d’arriver, nous n’étions pas les premiers à rentrer mais pas les derniers, loin s’en faut !
Merci à toutes et tous pour votre participation, pour votre confiance de m’avoir suivi, pour votre patience lorsque j’avais des hésitations et félicitations pour la performance.
Merci aux organisateurs pour la qualité des roadbooks et pour le choix des différents itinéraires, c’était très dur mais je me suis régalé, je crois sans me tromper que c’est aussi le cas pour l’ensemble des participants du MCHB.
Prêts pour l’édition 2026 ?
Qui vivra verra 😉 !
Michel Hannaert – Mons Chapter Hainaut Belgium – Historian – 00.32(0)473.76.60.59 – historian.officer@monschapter.be